Le 2 décembre 2024, la municipalité d’Alicante a annoncé une suspension de deux ans dans l’octroi de licences pour les appartements touristiques situés au sein d’immeubles résidentiels. Cette mesure, qui doit être votée lors du prochain conseil municipal, vise à réguler l’impact des locations touristiques sur le tissu urbain et social de la ville.
La suspension s’appliquera aussi bien aux nouvelles demandes qu’aux dossiers en cours de traitement. Toutefois, elle ne concerne pas les immeubles entièrement dédiés à l’activité touristique. L’objectif est de disposer du temps nécessaire pour mettre en place des réglementations adaptées, permettant un développement équilibré et durable du tourisme, tout en facilitant l’accès au logement pour les habitants.
Cette décision repose sur des études menées par la Chaire de Tourisme de l’Université d’Alicante et une entreprise spécialisée. Ces recherches ont permis d’analyser la situation des appartements touristiques dans la ville et leurs répercussions sur les quartiers résidentiels.
Une opposition critique
Cependant, l’opposition municipale n’a pas tardé à exprimer ses réserves. Elle critique un manque de transparence dans cette décision et demande à consulter les études avant le vote. Selon elle, la prolifération des appartements touristiques illégaux, estimés à plus de 80 % du total, a déjà engendré une spéculation immobilière nuisible à la population locale.
En réponse, le porte-parole adjoint de la municipalité, Manuel Villar, a déclaré que des inspections renforcées étaient déjà en cours. Plus d’une centaine de procès-verbaux de suspension d’activité ont été établis à ce jour. Il a également assuré que les études en question seraient partagées avec l’opposition avant d’être rendues publiques.
Une problématique nationale
La suspension s’inscrit dans un contexte plus large de régulation des locations touristiques en Espagne. De nombreuses régions du pays ont adopté des mesures similaires pour contrôler l’essor de ce type d’hébergement et atténuer ses effets sur le marché immobilier local.
À Alicante, les quartiers comme San Antón, Raval Roig, le centre historique ou encore Carolinas sont particulièrement touchés par les nuisances générées par les appartements touristiques. Les habitants dénoncent les fêtes incessantes et le manque de contrôle des plateformes de location en ligne.
Vers un contrôle accru
Face à ces plaintes, la municipalité a intensifié les inspections. Cinquante dossiers de suspension d’activité ont été ouverts pour des appartements touristiques illégaux. La ville a également sollicité auprès de la Generalitat la délégation de compétences pour pouvoir sanctionner directement les infractions dans ce domaine.
En septembre dernier, le maire d’Alicante, Luis Barcala, avait déjà souligné l’importance de réguler ces hébergements touristiques. S’il n’avait pas explicitement soutenu un gel des licences, il avait insisté sur la nécessité de lutter contre les pratiques illégales.
Un équilibre à trouver
La suspension temporaire des licences pour les appartements touristiques à Alicante reflète une volonté de trouver un équilibre entre la croissance du tourisme, essentiel à l’économie locale, et la qualité de vie des résidents. En parallèle, cette mesure vise à garantir l’accès au logement pour les habitants, face à la pression immobilière croissante.
Alicante suspend les licences touristiques pour deux ans
Ce gel de deux ans pourrait ainsi représenter une étape décisive dans la gestion des enjeux complexes liés au tourisme urbain.