Espagne : clap de fin pour les « golden visas » en 2025 

investisseurs, sortez les mouchoirs !

L’Espagne a décidé de dire adieu à ses célèbres « golden visas ». Dès janvier 2025, il ne sera plus possible pour les investisseurs étrangers d’obtenir un permis de résidence en échange d’un investissement immobilier de 500 000 euros ou plus.

Un programme doré qui perd de son éclat

Introduits en 2013 sous le gouvernement de Mariano Rajoy, les « golden visas » permettaient aux ressortissants non européens d’acquérir une résidence en Espagne via des investissements significatifs. Outre l’immobilier, les options incluaient des placements de 2 millions d’euros en dette publique espagnole ou 1 million d’euros en actions d’entreprises nationales.

Cependant, ces dernières années, le programme a été critiqué pour son impact sur le marché immobilier, accusé de favoriser la spéculation et de contribuer à la crise du logement dans les grandes villes espagnoles.

Les raisons de la suppression

Le gouvernement espagnol, sous la houlette du président Pedro Sánchez, a justifié cette décision par la nécessité de freiner la spéculation immobilière et de répondre à la crise du logement. Selon Sánchez, 94 % des « golden visas » étaient liés à des investissements immobiliers, exacerbant la hausse des prix et rendant l’accès au logement plus difficile pour les résidents locaux.

Un impact limité sur l’économie ?

Depuis leur création, les « golden visas » ont permis à plus de 14 500 investisseurs étrangers d’obtenir une carte de résidence en Espagne. Cependant, entre 2018 et 2022, les investissements étrangers dans l’immobilier espagnol ont représenté environ 4,8 milliards d’euros, une goutte d’eau comparée à l’ensemble du marché immobilier. Les principaux bénéficiaires provenaient de pays comme la Chine, la Russie, l’Iran et le Royaume-Uni, avec une concentration notable des investissements à Barcelone, Madrid, Malaga, Alicante, Valence et les îles Baléares.

Une tendance européenne

L’Espagne n’est pas le seul pays à mettre fin à ce type de programme. D’autres nations européennes, telles que le Portugal et l’Irlande, ont récemment supprimé des dispositifs similaires, en réponse aux critiques concernant leur impact sur le marché immobilier et les risques potentiels de blanchiment d’argent.

Quelles alternatives pour les investisseurs ?

Avec la suppression des « golden visas », les investisseurs étrangers devront chercher d’autres moyens pour s’implanter en Espagne. Les options pourraient inclure des investissements dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie verte ou la technologie, des domaines que le gouvernement espagnol pourrait encourager pour diversifier l’économie.

En attendant, cette décision signe la fin d’une époque dorée pour certains investisseurs, mais ouvre peut-être la voie à un marché immobilier plus accessible pour les Espagnols. Alors, investisseurs, il est temps de repenser vos stratégies. Et pour les résidents, espérons que cette mesure apportera un peu d’air frais au marché du logement. Un clap de fin qui, espérons-le, marquera un nouveau départ.