Triomphalement acclamé au Parlement, Pedro Sanchez a remis les clés du palais espagnol dans sa poche pour un autre tour de piste. Le Premier ministre socialiste a réussi à obtenir un vote de confiance avec 179 députés à ses côtés, un nombre qui a éclipsé la barre de la majorité absolue fixée à 176. Cela met fin à une impasse politique qui a traîné pendant près de quatre mois, une période où les débats étaient aussi tendus qu’une partie de flamenco sous haute tension.
Cette victoire politique de Sanchez n’est pas simplement due à ses charmes personnels, mais plutôt à une série de négociations dignes d’une telenovela espagnole. Dans un pays divisé comme une paella disputée entre pro et anti-indépendantistes catalans, le Premier ministre a décidé de jouer la carte de l’amnistie pour gagner le soutien nécessaire. On peut presque imaginer les coulisses de ces tractations, avec Sanchez persuadant l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont d’accorder ses précieuses voix en échange d’une future loi d’amnistie. Une sorte de troc politique où les concessions valent leur pesant de chorizo.
Carles Puigdemont, en exil doré en Belgique depuis six ans, a consenti à soutenir Sanchez, espérant ainsi une loi d’amnistie qui lui permettrait de faire son grand retour en Espagne. Une manœuvre politique digne d’une telenovela, où l’on se demande si le prochain épisode verra Puigdemont revenir sur la scène politique espagnole en saluant la foule depuis le balcon de la Moncloa.
Pedro Sanchez, dans un discours qui oscillait entre la conviction et l’autoconviction, a défendu bec et ongles cette mesure d’amnistie qu’il avait autrefois rejetée. Il a déclaré vouloir « refermer les blessures » causées par la crise de 2017, promettant l’unité de l’Espagne grâce au dialogue et au pardon. Un discours qui, selon certains observateurs, aurait mérité un Oscar de la meilleure performance politique.
Pendant ce temps, l’opposition menée par Alberto Nuñez Feijoo, le rival conservateur, crie au scandale, accusant Sanchez de sacrifier le principe de l’État de droit pour rester au pouvoir. Le Parti populaire brandit la menace d’une intervention de l’UE, comparant l’Espagne à la Hongrie ou à la Pologne, et les Espagnols, selon les sondages, ne semblent pas particulièrement ravis de cette amnistie façon puzzle.
Les rues de l’Espagne se sont transformées en une gigantesque arène où les partisans de l’opposition, appelés par le Parti populaire, ont défilé en masse pour exprimer leur mécontentement. Les scènes de tension ont continué à s’intensifier, avec des échauffourées nocturnes digne d’un spectacle de feu d’artifice.
Alors que le gouvernement Sanchez voit le jour, une épée de Damoclès plane au-dessus de sa tête. Les indépendantistes catalans ont averti qu’ils pourraient retirer leur soutien si Sanchez ne tient pas sa promesse de ramener Puigdemont et ses camarades en Espagne. Une promesse qui pourrait se révéler aussi délicate qu’une danse de flamenco sur des braises ardentes. Mais Sanchez, expert en voltige politique, a déjà montré qu’il sait atterrir sur ses pieds, même dans le tumulte politique espagnol. On attend la suite de cette telenovela politique avec impatience.