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Santa Pola Salinas

Santa Pola Salinas

À la découverte de Santa Pola Salinas, El Hondo et El Pinet

Partons ensemble pour une aventure ornithologique unique au cœur de la Costa Blanca, là où les marais salants rencontrent les plaines agricoles et les lagunes douces. Ce petit bout de paradis, niché entre Elche et la mer Méditerranée, attire chaque année des milliers d’oiseaux migrateurs, et fascine les passionnés de nature. Dans cet article, je vous emmène dans une escapade riche en découvertes, depuis les Salinas de Santa Pola jusqu’aux terres humides d’El Pinet, en passant par les champs sauvages d’El Hondo.

 

Une escapade inattendue entre Elche et les champs d’El Hondo

Une course banale qui devient une aventure nature

Tout a commencé comme une simple journée de courses entre Elche et Iceland, ce supermarché bien connu des expatriés britanniques. Mais comme souvent en Espagne, les détours imprévus réservent les plus belles surprises. En prenant une route secondaire vers les champs d’El Hondo, l’idée était simple : jeter un œil pour voir si quelques oiseaux migrateurs, récemment arrivés, pouvaient être observés. Et la magie opère vite…

À la recherche d’un oiseau rare : le Rollier d’Europe

Parmi les espèces convoitées, le Rollier d’Europe, avec son plumage turquoise éclatant, figurait tout en haut de notre liste. Après quelques minutes de conduite à travers les pistes rurales, entre canaux d’irrigation et champs verdoyants, bingo ! Là, perché sur un fil électrique, un Rollier nous attendait. Une apparition fugace mais intense, comme une promesse de belles observations à venir. Ce moment a suffi à transformer une journée ordinaire en véritable expédition naturaliste.

Exploration des Salinas de Santa Pola : un ballet aérien en bord de mer

Les Sternes naines en action

Le lendemain, cap sur les Salinas de Santa Pola avec Dave et Linda, cette fois sans liste de courses ni contrainte d’horaire. Ce site naturel protégé, où le sel est récolté depuis l’époque romaine, abrite aujourd’hui une réserve exceptionnelle pour les oiseaux d’eau. Tout de suite, notre regard est attiré par les Sternes naines, minuscules mais infatigables, qui plongent en piqué pour attraper de petits poissons dans les eaux peu profondes. Un spectacle fascinant, aérien et précis, comme un ballet chorégraphié par la nature elle-même.

Les limicoles juvéniles et les invités surprises

Mais ce n’était pas tout. Nous avons aussi repéré deux jeunes Chevaliers gambettes, encore maladroits dans leurs déplacements, et un Tournepierre à collier volant juste au-dessus de nos têtes. Chaque observation était une récompense, chaque battement d’ailes un rappel que ces zones humides sont vitales pour la biodiversité. Le silence du site, ponctué seulement par les cris des oiseaux, renforçait cette impression d’être loin de tout, dans un autre monde.

Halte à El Pinet : un havre pour les oiseaux marins

Un sanctuaire de nidification pour les Sternes pierregarin

Après un arrêt rapide en chemin – impossible de ne pas s’arrêter quand on aperçoit deux Guêpiers d’Europe posés sur un fil – nous avons atteint El Pinet. Ce lieu est un joyau méconnu, un endroit où l’eau salée et douce se rencontre, créant un écosystème parfait pour de nombreuses espèces. Ici, les Sternes pierregarin étaient en pleine nidification, vaquant à leurs allers-retours incessants pour nourrir leurs petits. Ce ballet parental est toujours émouvant à observer, tant il témoigne de la force de la nature et de l’instinct.

Avocettes élégantes, Glaréoles et Gravelots à collier interrompu

Sur les berges de la lagune, quelques Avocettes élégantes, reconnaissables à leur bec recourbé, fouillaient l’eau à la recherche de nourriture. Des Goélands railleurs au bec fin les accompagnaient, tandis qu’un rare Gravelot à collier interrompu marchait nerveusement sur le sable. Chaque espèce semblait avoir sa place définie, son territoire à défendre ou à partager. Ce microcosme d’ailes et de cris était à la fois harmonieux et vibrant d’énergie.

Sur la piste des Guêpiers d’Europe et autres merveilles des champs d’El Hondo

Rencontre furtive avec des Hirondelles rousselines

Après El Pinet, nous avons poursuivi notre route à travers la campagne, en nous dirigeant vers un site bien connu pour ses Guêpiers d’Europe. Ces oiseaux colorés, tout droit sortis d’un tableau tropical, sont toujours un vrai régal pour les yeux. Malheureusement, ils ne se sont pas montrés à nouveau à cet endroit précis. Toutefois, la déception a vite été compensée par l’apparition de plusieurs Hirondelles rustiques et rousselines. Ces dernières, plus rares, se reconnaissent à leur gorge plus pâle et leur queue légèrement plus courte.

Leur vol gracieux, parfois à quelques mètres seulement de notre voiture, donnait l’impression de danser avec le vent. Leur présence signifiait une chose : les champs environnants regorgeaient d’insectes et donc d’opportunités pour observer d’autres espèces. C’est aussi ça, l’ornithologie sur le terrain : savoir se laisser surprendre par ce que la nature offre, même quand ce n’est pas ce qu’on était venu chercher au départ.

L’apparition d’un Ibis falcinelle et d’un Héron pourpré

En continuant notre trajet, nous avons contourné la petite réserve locale et bifurqué sur un chemin poussiéreux longeant un canal. C’est là, dans un champ isolé, qu’un oiseau imposant se détachait à l’horizon. Un Héron pourpré, majestueux et immobile, guettait dans les hautes herbes. Sa silhouette fine et ses couleurs élégantes se détachaient sur le fond verdoyant. Juste le temps de sortir l’appareil photo, un clic rapide… et il s’envolait déjà, disparaissant derrière une rangée de palmiers.

Mais les surprises n’étaient pas terminées. Quelques mètres plus loin, un Ibis falcinelle a surgi en vol, ses ailes larges et sombres effleurant les roseaux. Peu commun dans la région à cette saison, cet oiseau rare est toujours un moment fort d’observation. Son apparence presque préhistorique fascine et intrigue. En quelques minutes, nous venions d’ajouter deux espèces spectaculaires à notre liste du jour.

Le retour du Rollier : un final haut en couleur

Le palmier, trône du Rollier

Alors que le soleil descendait lentement à l’horizon, nous avons décidé de tenter notre chance une dernière fois : revoir le Rollier pour que Dave et Linda puissent eux aussi en profiter. Direction donc la route parallèle qui longe El Hondo. Nous nous sommes arrêtés d’abord près du vieux terrain de foot abandonné, recouvert de végétation, souvent un bon spot d’observation. Mais cette fois, rien à signaler.

Un peu plus loin, miracle : notre Rollier était là, posé fièrement au sommet d’un palmier, parfaitement visible. Il semblait presque poser pour nous, immobile et royal dans sa posture. Ses couleurs vives – bleu turquoise, vert émeraude et pointes de brun – éclataient sous la lumière dorée de fin de journée. Il y a des moments comme ça, où tout semble suspendu : pas un bruit, juste l’oiseau, le ciel et le clic discret des appareils photo.

Une rencontre photographique inoubliable

Nous avons pu rester plusieurs minutes à l’observer, admirant chaque détail de son plumage, chaque mouvement de tête. Pour les amoureux des oiseaux, ce genre d’instant est gravé à jamais. Il clôturait parfaitement notre périple, comme un clin d’œil complice de la nature. Revoir le Rollier, après une telle journée d’exploration, nous a rappelé pourquoi nous aimons tant ces escapades.

Chaque détour, chaque arrêt imprévu, chaque regard attentif vers les champs ou les cieux peut révéler un spectacle exceptionnel. Cette aventure dans les Salinas, les champs d’El Hondo et à El Pinet nous a offert bien plus que des photos : des souvenirs vivants et l’envie irrésistible de repartir bientôt.

Pourquoi ces zones humides sont vitales pour les oiseaux migrateurs

Un carrefour migratoire stratégique entre Afrique et Europe

Les Salinas de Santa Pola, les marais d’El Hondo et la lagune d’El Pinet forment un écosystème unique, essentiel pour des centaines d’espèces d’oiseaux. Situés sur l’une des routes migratoires les plus fréquentées entre l’Europe et l’Afrique, ces sites sont de véritables stations-service pour les oiseaux fatigués. Ils y trouvent de quoi se nourrir, se reposer et, pour certains, s’y reproduire.

L’importance de ces zones humides ne peut être surestimée : elles agissent comme des refuges dans un monde de plus en plus menacé par l’urbanisation, l’agriculture intensive et le changement climatique. Le fait d’y observer une telle diversité d’espèces en si peu de temps est révélateur de leur richesse écologique.

Une biodiversité exceptionnelle à préserver

Ce n’est pas un hasard si ces sites sont protégés au niveau européen. Ils accueillent des espèces rares, voire menacées, comme l’Ibis falcinelle ou le Rollier. Mais leur richesse ne s’arrête pas aux oiseaux : ces zones regorgent aussi de libellules, batraciens, petits mammifères, et une flore adaptée aux milieux salins.

Préserver ces espaces, c’est préserver l’équilibre fragile d’une chaîne alimentaire entière. Et c’est aussi garantir à nos enfants la possibilité de vivre ces moments magiques que seuls les vrais coins de nature peuvent offrir. Il est donc essentiel que les autorités, les naturalistes et les visiteurs agissent avec responsabilité : observer sans déranger, photographier sans piétiner, admirer sans polluer.

Comment planifier votre propre visite ornithologique dans la région

Les meilleurs moments pour observer les oiseaux

Si vous prévoyez une escapade ornithologique dans la région, sachez que les mois de migration – avril à juin au printemps, août à octobre à l’automne – sont les plus riches en observations. C’est à ces périodes que les Salinas, El Hondo et El Pinet deviennent des scènes vivantes, où chaque recoin peut cacher une nouvelle espèce.

Le matin tôt et en fin d’après-midi sont les créneaux idéaux. Non seulement la lumière est plus douce pour les photos, mais les oiseaux sont aussi plus actifs. Un bon guide ornithologique local peut aussi faire toute la différence si vous souhaitez maximiser vos chances d’observer des espèces rares.

Équipement conseillé et conseils pratiques

Voici quelques indispensables pour une sortie réussie :

  • Jumelles de qualité (8×42 ou 10×42)

  • Lunette d’observation si vous voulez repérer des oiseaux éloignés

  • Appareil photo avec un bon zoom

  • Casquette, crème solaire, eau et chaussures confortables

  • Carnet de notes pour consigner vos observations

N’oubliez pas que certains chemins sont des pistes non goudronnées. Une voiture adaptée ou un VTT peut s’avérer utile, surtout pour explorer les zones autour d’El Hondo.

Une expérience qui va au-delà de l’observation

Un voyage sensoriel et émotionnel

Observer les oiseaux, ce n’est pas juste cocher des espèces sur une liste. C’est vivre l’instant, écouter le silence, sentir le vent sur la peau, s’émerveiller d’un vol en rase-mottes ou d’un chant inconnu. Cette sortie entre amis est devenue un moment suspendu, presque méditatif.

En quittant les Salinas, en refermant les portières, il y avait cette sensation de plénitude. Comme si le temps s’était ralenti. Comme si, pendant quelques heures, on avait fait partie du paysage, invité discret mais émerveillé.

Des souvenirs qui donnent envie de revenir

C’est ce que je retiens le plus de cette aventure : l’envie irrépressible de recommencer. De revenir avec d’autres amis, d’autres jumelles, d’autres saisons. Car ces lieux changent constamment. Et chaque visite est une nouvelle histoire à raconter, de nouveaux oiseaux à découvrir, de nouvelles photos à capturer… et un peu plus de nature à aimer et protéger.

Entre ciel, mer et marais, Santa Pola Salinas, El Hondo et El Pinet offrent bien plus qu’un décor pour les oiseaux : ils offrent une expérience immersive, riche en émotions, en découvertes et en beauté naturelle. C’est un trésor écologique et un havre de paix pour tous les amoureux de la nature. Une destination à découvrir, redécouvrir, et surtout à préserver. En savoir +.

FAQ

1. Quels sont les oiseaux les plus rares que l’on peut observer dans cette région ?
Le Rollier d’Europe, l’Ibis falcinelle, le Héron pourpré ou encore le Gravelot à collier interrompu font partie des espèces les plus remarquables.

2. Peut-on visiter les Salinas et El Hondo sans guide ?
Oui, mais un guide local peut enrichir votre expérience en vous aidant à repérer les oiseaux et à comprendre leur comportement.

3. Est-ce une activité adaptée aux enfants ?
Absolument, à condition de prévoir des pauses, de l’eau, et d’expliquer aux enfants l’importance d’être discrets pour ne pas effrayer les oiseaux.

4. Y a-t-il des aménagements pour les personnes à mobilité réduite ?
Certaines parties des Salinas et d’El Pinet disposent de sentiers aménagés, mais il est préférable de se renseigner à l’avance sur l’accessibilité exacte.

5. Quelle est la meilleure saison pour visiter ?
Le printemps (avril à juin) et l’automne (août à octobre) sont les meilleures périodes pour l’observation des oiseaux migrateurs.

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